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Le Renouveau Royal
13 février 2008

Ségolène et les turpitudes du pouvoir sarkozyste

Propos de Ségolène Royal  dans le Parisien du 12 février  recueillis par Eric Hacquemand
L'EX-CANDIDATE socialiste à l'Elysée rentre d'une tournée de conférences aux Etats-Unis.

La cote de confiance de Nicolas Sarkozy est en chute libre. Comment l'expliquez-vous ?

Ségolène Royal. Cette baisse est le symptôme d'une crise politique à la fois sociale et morale. Les Français sont angoissés par la baisse de leur pouvoir d'achat et la précarité. Petites retraites, éducation, santé, banlieues... nous constatons une absence de résultats alors que Nicolas Sarkozy a fait des monceaux de promesses. Aujourd'hui, elles lui reviennent comme un boomerang. Il y a aussi un problème de tenue, de comportement du chef de l'Etat. Sarkozy est en train de décrédibiliser la parole politique et la fonction présidentielle.

Mais François Fillon, lui, gagne des points...

Le Premier ministre profite du vide présidentiel. Les Français ont besoin de se raccrocher à quelque chose. Nicolas Sarkozy n'est élu que depuis huit mois et il reste encore plus de quatre ans de mandat ! Depuis son élection, le chef de l'Etat a créé six impôts nouveaux alors que la hausse des prix affecte le pouvoir d'achat : on nous occupe avec un feuilleton médiatique tandis qu'en profondeur les inégalités s'aggravent et la récession menace.

Que retenez-vous du retrait de David Martinon à Neuilly ?

Cette affaire est révélatrice d'une mauvaise conception de l'action politique. L'élection, c'est d'abord le respect des électeurs. Ce n'est pas le fait du prince. Le président est en pleine dérive monarchique en désignant qui est son successeur ou qui ne l'est pas, à quel moment on l'installe et à quel moment on le retire... Cette péripétie ridicule offre un spectacle affligeant de la morale politique.

Le PS est-il le favori des prochaines élections municipales ?

Ce scrutin peut permettre de sanctionner le président de la République afin qu'il se ressaisisse. Il y a une telle désillusion que les électeurs peuvent adresser un avertissement très fort. Mais c'est aussi l'occasion d'un vote de projets. Villes, départements et régions socialistes prouvent au quotidien qu'il y a d'autres façons de gérer l'argent public. En Poitou-Charentes par exemple, je conditionne l'obtention d'aides à l'interdiction de délocaliser quand les entreprises font des bénéfices.

Certains dirigeants socialistes évoquent un gain de 30 villes...

Méfions-nous des objectifs chiffrés. Les électeurs n'aiment pas du tout que l'on annonce des résultats avant même qu'ils ne se soient exprimés.

Etait-ce vraiment utile de passer cinq jours aux Etats-Unis comme vous venez de le faire ?

Oui. Je soutiens beaucoup de candidats aux municipales. En même temps, ma responsabilité est de continuer à travailler en profondeur. Dans cette optique, mes rencontres avec des chercheurs de la prestigieuse université Harvard ont été très fructueuses pour maintenir et attirer la recherche en France. Je travaille collectivement et sans tapage pour, en temps voulu, contribuer à l'élaboration d'un projet crédible.

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